lundi 14 février 2011

Correspondance

Février 2011 - extrait d'un courrier concernant un jeune garçon de 12 ans adressé à un collègue psychiatre, responsable d'une unité d'hospitalisation pour adolescent :

"Je t'adresse le jeune D., né le [...], qui est un enfant présentant de très gros troubles du comportement et que je connais personnellement depuis de nombreuses années, le premier contact de la famille avec le CMP de [...] remontant à l’année 2003.
Comme c'est souvent le cas dans ce type de situation, il est bien difficile de résumer en quelques mots les difficultés rencontrées et les mesures qui ont été mises en œuvre. Je t'adresse la copie de deux courriers que j'avais pu faire au Juge des enfants en 2007 où tu pourras trouver quelques éléments.
Après un passage en ITEP, D. a été pris en charge un temps sur l'hôpital de jour tout en étant placé au Foyer [...] à [...]: nous avons été confrontés de façon itérative à des passages à l'acte à type d’accès d’agitation, de conduites violentes, de fugue… D. se faisait un plaisir d’entraîner d’autres enfants avec lui, parfois plus jeunes que lui, en les exposant ainsi à de multiples dangers.
Ces troubles étaient difficilement gérables et ont conduit à un séjour de rupture dans un lieu de vie en Aveyron ; faute d’alternative, ce séjour initialement prévu pour une durée limitée s’est prolongé en fait pendant deux années, période durant laquelle D. n’a pas été scolarisé et n’a pas bénéficié de prise en charge spécialisée. Le traitement par RISPERDAL et TERCIAN que j’avais instauré a ensuite été renouvelé par le médecin traitant.
Ce séjour a pris fin au mois de juin 2010 et D. a été placé dans une famille d’accueil chez qui cela s’est passé relativement bien pendant quelques mois. Il y a eu récemment un nouveau passage à l’acte avec des conduites violentes envers la famille qui vient remettre en cause ce placement. Des recherches d’une nouvelle solution sont en cours.
J’ai revu ce jour en consultation D. qui présente toujours le même type de troubles avec cette nuance qu’il est maintenant adolescent et que cela est encore plus difficile à gérer. Il était accompagné d’une éducatrice et il s’est montré particulièrement excité, crachant par terre, criant, exprimant des menaces et son opposition à tout traitement. J’ai renouvelé le traitement par RISPERDAL et TERCIAN en augmentant les doses, mais sans être convaincu que ce traitement sera effectivement pris.
Compte tenu des troubles observés, une prise en charge en unité de soins spécialisée me paraît incontournable à plus ou moins brève échéance. Merci par avance de ce qui pourrait être envisagé pour ce jeune garçon à ton niveau".

Trois jours après l'avoir reçu en consultation, D. est admis aux Urgences pédiatriques après avoir frappé sa mère et tenté de s'enfuir... Aucun solution n'est trouvée que ce soit pour l'accueil ou pour les soins spécialisés dont il relève à l'évidence.

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