jeudi 28 avril 2011

On bat un enfant

A l'occasion de la Journée internationale contre les violences éducatives du 30 avril, un article dans le journal Le Monde du 27/04/2011 : "Une campagne télé pour dénoncer la fessée".
Ci-dessous le clip de la campagne lancée sur ce sujet par  La Fondation pour l'enfance.
Ne doutons pas que ce clip suscitera certainement bien des réactions : à l'heure où l'autorité parentale se trouve si fréquemment prise en défaut et où la jeunesse n'est trop souvent considérée qu'au travers du danger qu'elle représente, il peut être mal vu de remettre en question ce que bon nombre considère comme une nécessité dans l'éducation des enfants. Le message du clip a le mérite d'être clair, la violence dans l'éducation s'inscrit dans du transgénérationnel : cela se répète, cela se transmet...
Je garde très présent en souvenir l'émoi, puis les réflexions au sein de l'équipe d'un hôpital de jour qu'avait pu occasionner un incident survenu avec un enfant difficile lorsqu'un infirmier lui avait donné une gifle. Précisons que ces faits sont déjà anciens - il y a prescription - et que j'avais présenté mes excuses à la famille, au nom de l'équipe. J'avais alors écrit un court texte destiné à  l'équipe.
"On bat un enfant... Sous ce titre un brin provocateur se trouve rassemblée une double référence : tout d'abord à l'oeuvre freudienne, jusqu'ici un des piliers théoriques majeurs qui sous-tend l'action de soin de notre institution ; en second lieu un passage à l'acte récent, une gifle donnée à l'un des enfants pris en charge, gifle qui vient faire brèche dans notre fonctionnement institutionnel.
Passé le temps de l'émotion, du malaise, des excuses doit venir celui de la réflexion. Il ne saurait être différé ; il ne serait pas sain de ne pas tirer tous les enseignements de ce regrettable incident avant le départ en vacances.
Il ne s'agit bien sûr pas de la mise en cause personnelle de l'un d'entre nous dont nous connaissons et le dévouement, et les compétences professionnelles. Il s'agit au contraire d'un exercice collectif, associant chacun d'entre nous, interrogeant l'hôpital de jour dans son ensemble qu'il s'agisse de son fonctionnement actuel, de son histoire récente ou plus ancienne.
Je souhaiterais que ces circonstances particulières soient l'occasion d'un retour sur les prinicipes fondamentaux qui guident notre travail auprès des enfants et de leur famille pour que se dissipe au maximum ce malaise dans l'institution dont l'incident récent est le révélateur".
Quelques temps auparavant, un fait avait marqué une campagne électorale pour les élections présidentielles, une gifle administrée par François BAYROU à un jeune qui tentait de lui faire les poches, geste qui lui avait valu quelques points de plus dans les sondages d'opinion.
Le journal déjà cité, dans son article "La paire de baffes, un "moyen énergique" de calmer un jeune, selon Jérôme Cahuzac", fait état d'un fait analogue récent avec le député maire de Villeneuve-sur-Lot, le socialiste Jérôme Cahuzac, lequel estime avoir eu une réaction "adaptée et proportionnée" en assénant, vendredi 22 avril, deux gifles à un jeune qui l'avait "insulté" et "bousculé". C'est notre histoire immédiate qui bégaye !
Toujours sur le même sujet je vous renvoie au blog de Jean-Pierre Rosenczveig , Juge des enfants, et à son billet du 30/04/2011 : "La fessée et la gifle (légitimement) en question" . Les idées qu'il y expose sont des plus intéressantes.

lundi 25 avril 2011

Les nourrissons victimes de violences

Sur le blog de Laurent Mucchielli, sociologue, un billet intitulé "Les morts violentes de nourrissons" qui signale la parution en février 2011 d'un rapport de recherche  pour le compte de l'Observatoire National de l'Enfance en Danger (ONED) sous la direction de Anne Tursz (INSERM-CNRS): "Les morts violentes de nourrissons : Trajectoires des auteurs, traitements judiciaires des affaires".

Un court extrait du rapport nous y est proposé ; des liens nous renvoient au site de l'ONED :
Pour ceux que le sujet intéresse, j'avais écrit en 2005 un mémoire de criminologie :  
"Un si long silence… A propos d’un cas d’adolescente infanticide" 
(un exemplaire au format PDF peut être adressé sur simple demande ...)